mercredi 19 mars 2014

"Schroder", une quête d'identité et de paternité qui vire au drame


Amity Cage, auteure américaine nouvellement publiée en France, développe ici deux thèmes importants : une "banale" histoire de père divorcé dont le droit de garde sur sa fille se réduit comme peau de chagrin corsée par le trouble identitaire de ce même homme, Allemand de naissance, qui s'est inventé à l'adolescence un nom et une belle histoire américaine.

Erik Shroder est emprisonné et attend son jugement. Sur les conseils de son avocat, il couche sur papier une longue confession à l'attention de son ex-femme, Laura, la mère de Meadow, sa fille de six ans.
Il se livre alors en toute sincérité et raconte comment il en est arrivé à "kidnapper" son enfant en outrepassant son temps de visite, l'entraînant dans un road-movie d'une semaine, afin de voler quelques jours de bonheur supplémentaires avec elle. 
Il refait défiler le bonheur avec Laura, au début, puis la naissance de Meadow, l'année qu'il a passée à s'occuper d'elle, aiguisant sa curiosité et sa soif d'apprendre, à sa manière à lui, à l'origine des premières incompréhensions et des premiers reproches de sa femme. Laura qu'il aime toujours autant mais qui s'éloigne inexorablement. La suite tourne au divorce et à une sourde bagarre pour la garde de l'enfant, au désavantage d'Erik qui sombre peu à peu dans une désespérance l'acculant à commettre l'irréparable aux yeux des autres. En parallèle, il explique les blessures de son enfance qui l'ont mené, lui, petit garçon d'Allemagne de l'Est, né sous le nom de Schroder, exilé avec son père aux États-Unis, à changer d'identité en adoptant le célèbre patronyme de Kennedy et à s'enfoncer à vie dans son imposture.

Cette histoire est avant tout, à mes yeux, le cri d'amour maladroit mais extrêmement touchant d'un père pour sa fille. C'est vraiment ce que je retiens, plus que l'histoire de fausse identité.
Sachant qu'il est en tort, tel un kamikaze, Eric Schroder fonce droit dans le mur et grille toutes ses cartouches, profitant au maximum des heures passées avec sa fille.

J'ai beaucoup aimé l'originalité de cette histoire, librement inspirée de certains faits de la vie de Christian Gerhartsreiter/Rockefeller (clic).
Il n'est pas nécessaire de faire un plus long discours. Ce fut un très bon moment de lecture ! 

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour l'envoi de ce livre !

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